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Violences conjugales : les appels au secours se multiplient en Belgique

Les lignes mises en place en Belgique pour les victimes de violences conjugales reçoivent un nombre croissant d’appel depuis le début du confinement.

Le numéro vert « Ecoute Violences Conjugales », une ligne téléphonique gratuite en Belgique francophone, constate un doublement des appels. En Flandre, le numéro 1712 fait état d’une augmentation de 70 % des appels entre la première et la quatrième semaine de confinement.

Comme souligné par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « les mesures du confinement peuvent piéger les femmes avec des partenaires violents. »

Les victimes sont encore plus isolées qu’avant, et elles ont perdu leurs réseaux de contact.

« Les situations délicates existaient avant le confinement. Mais les victimes sont plus vulnérables, plus fragiles, et donc elles se sentent beaucoup plus en danger, à juste titre, » nous explique Jean-Louis Simoens, responsable de la ligne d’écoute et coordinateur du Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE).

« Elles nous appellent dans des situations plus d’urgence, des moments de panique, de peur. Elles se sentent, et elles sont, plus isolées que jamais, » indique Jean-Louis Simoens.

Mobilisation des citoyens

L’augmentation des appels ne signifie pas forcément qu’il y ait plus de victimes qu’avant le confinement.

Le numéro vert a reçu aussi plus d’appels de proches, qui veulent exprimer leur inquiétude après avoir perdu contact avec la victime. Ils reçoivent aussi des appels de personnes qui travaillent dans les secteurs de la santé ou social et qui souhaitent obtenir des informations.

Beaucoup de citoyens et professionnels, tels que des psychologues ou criminologues, ont aussi pris contact pour leur offrir leur aide. Des hôteliers proposent par exemple des logements pour que les victimes puissent se mettre à l’abri.

Mesures au niveau national

Suite à une réunion interministérielle, le 3 avril, l’ensemble des services se sont adaptés et une coordination nationale a été mise en place.

Les lignes d’écoute et chat ont été renforcées et le chat « ecouteviolencesconjugales.be » a triplé ses plages horaires disponibles. Le gouvernement flamand a aussi accordé une subvention supplémentaire à la ligne d’assistance téléphonique.

Les Maisons de Justice, qui aident les victimes dans le cadre de la procédure judiciaire, et les Family Justice Centers, des lieux destinés à accueillir et accompagner les victimes et les auteurs de violences intrafamiliales, prennent contact de manière proactive pour les informer de la situation et assurer un suivi. La zone de police Bruxelles Nord annonçait son intention de reprendre contact avec toutes les personnes qui avaient déposé plainte pour des actes de violence familiale, au cours des 3 derniers mois.

Le suivi psychologique se poursuit via les mêmes canaux. Les trois centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles à l’hôpital Universitaire de Gand, au CHU Saint-Pierre de Bruxelles et CHU de Liège restent ouverts 24h/24h et assurent également une permanence téléphonique.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, engage tous les gouvernements à prendre des mesures de prévention de la violence contre les femmes et à prévoir des recours pour les victimes dans le cadre de leur plan d’action national face au COVID-19.

« Les droits et les libertés des femmes sont d’une importance vitale pour la solidité et la résilience des sociétés. Ensemble, nous pouvons et devons empêcher la violence partout, dans les zones de guerre comme dans les foyers, tandis que nous nous efforçons de vaincre le COVID-19, » a-t-il conclu.

Les victimes de violences conjugales en Belgique peuvent contacter gratuitement le 0800/30.030 ou le 1712 en Flandre.

Vous pouvez également témoigner par chat sur www.ecouteviolencesconjugales.be ou https://www.1712.be/home.

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