A-Z Index

Sommet de l’avenir : les générations futures, un enjeu officiellement reconnu

La Déclaration sur les générations futures, adoptée le 20 septembre dans le cadre du Pacte pour l’avenir, lors du Sommet de l’avenir à New York, représente un tournant décisif de la diplomatie internationale. C’est la première fois, en effet, que les Etats membres de l’ONU s’engagent à « faire en sorte que les générations actuelles agissent de manière responsable pour tenir compte des besoins et de préserver les intérêts des générations futures ».

Yoka Brandt, Représentante permanente du Royaume des Pays-Bas auprès des Nations Unies à New York, revient pour UNRIC sur cette initiative. Son pays en a été l’une des co-facilitateurs, à partir de juin 2022, avec des diplomates des îles Fidji, puis de la Jamaïque.

Yoka Brandt, représentante permanente des Pays-Bas à l’ONU.

Quels engagements marquants ont-ils été pris lors du Sommet de l’avenir envers les générations futures ?

L’importance de reconnaître que nos actions et inactions ont un impact sur les générations futures se trouve au cœur de la Déclaration. C’est pourquoi les dirigeants mondiaux sont conscients que les générations actuelles ont la responsabilité d’agir en gardant à l’esprit les besoins et les intérêts des générations futures.

Aussi la déclaration comporte-t-elle une série d’engagements, notamment à agir de toute urgence pour relever les défis environnementaux cruciaux. Elle s’engage clairement à renforcer la coopération en réponse aux tendances démographiques et à investir dans une éducation de qualité pour tous, y compris dans la culture numérique afin de réduire les fractures numériques.

Les engagements sont suivis de 11 actions. Il s’agit notamment de tirer parti de la science et de la prospective stratégique, de s’orienter vers une réflexion et une planification à long terme et d’encourager la prise de décision fondée sur des données probantes.

Avec cette Déclaration, nous nous engageons également à équiper le système multilatéral, y compris les Nations Unies, pour intégrer la réflexion à long terme et les générations futures dans les politiques et les actions. Le suivi sera assuré par une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les générations futures en 2008.

Quelles mesures les gouvernements et autres parties prenantes peuvent-ils prendre pour impliquer activement les enfants et les jeunes dans l’élaboration des politiques qui auront un impact sur leur avenir ?

Une étape essentielle consiste à faire contribuer les jeunes de manière significative à la prise de décision. Il s’agit de leur offrir une plateforme pour dialoguer avec les gouvernements ou d’autres parties prenantes afin d’entendre leur point de vue, leurs préoccupations et leurs idées.

En général, les jeunes et les enfants ont une idée assez précise de ce qui est important pour eux, des obstacles qu’ils rencontrent ou des opportunités qu’ils entrevoient. Ce point de vue « jeune » peut être très rafraîchissant.

Dans de nombreux pays, nous constatons que ce sont les jeunes qui se mobilisent pour relever les principaux défis de leur temps et de l’avenir, protéger les démocraties, exiger la justice et la bonne gouvernance, lutter contre le changement climatique et construire des économies durables. Il est donc logique de les inclure dès le départ.

C’est ce que fait notamment le Royaume des Pays-Bas dans le domaine des affaires étrangères, avec la stratégie « Youth at Heart ». Nous avons mis en place un ambassadeur pour la jeunesse, l’éducation et le travail (à l’instar de l’envoyé des Nations Unies pour la jeunesse), qui travaille en étroite collaboration avec un groupe de représentants de la jeunesse des Nations Unies et consulte une commission consultative internationale de la jeunesse dans le cadre du processus d’élaboration des politiques.

Notre délégation au Sommet de l’avenir comprend également une représentante de la jeunesse qui a été impliquée dans la préparation du Sommet et qui participe maintenant à plusieurs événements pour s’assurer que les jeunes font partie de la conversation.

Face au changement climatique et à l’instabilité économique, comment renforcer la coopération internationale pour garantir un monde sûr et stable aux générations futures ?

Les défis mondiaux exigent une coopération mondiale, et le meilleur système dont nous disposons pour les relever est l’Organisation des Nations Unies (ONU), une plateforme unique où 193 États se réunissent.

Nous avons besoin d’une ONU forte et d’un niveau de confiance entre les États membres qui permette la coopération et la recherche de consensus. Le Pacte pour l’avenir, la Déclaration sur les générations futures et le Pacte numérique mondial constituent le point de départ d’un certain nombre de réformes visant à restaurer cette confiance et à faire en sorte que notre système multilatéral reflète mieux les réalités d’aujourd’hui. C’est un point de départ pour travailler à un monde plus sûr et plus stable pour les générations futures.

La mise en œuvre des engagements et des actions convenus sera essentielle dans les années à venir pour renforcer la coopération internationale. Un élément important du pacte (chapitre 5) est de rendre les organisations multilatérales encore plus aptes à remplir leur mission, afin de relever plus efficacement les défis et les crises de notre temps. Nous reconnaissons que les institutions multilatérales telles que l’ONU et les institutions financières internationales doivent être gouvernées de manière plus efficace et qu’elles devraient renforcer leur impact pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), dont le changement climatique fait partie intégrante.

 

 

 

Derniers articles

France et Monaco

4,480FansJ'aime
5,379SuiveursSuivre

Belgique et Luxembourg

3,228FansJ'aime