La France assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois de janvier, avec pour priorités la situation au Proche-Orient, la guerre en Ukraine et les crises en Afrique.
Lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur Nicolas de Rivière, représentant la France auprès de l’ONU, a indiqué qu’il n’y aura pas de débat thématique lors de la présidence française. Il a en effet affiché sa préférence pour des réunions du Conseil « efficaces et axées sur des résultats » plutôt que des réunions « interminables ».
Le pays présidant le Conseil de sécurité est responsable de l’organisation du travail : l’élaboration du programme de travail mensuel, la préparation des réunions du Conseil, le bon déroulement des débats, et l’adoption des résolutions, déclarations et communiqués de presse.
Ukraine Russie : la France ne voit « pas de négociation dans un avenir proche »
Le programme provisoire ne prévoit pas de réunion sur l’Ukraine. Cependant M. de Rivière a estimé fort probable que le Conseil se réunisse sur le sujet dès la semaine prochaine. « Deux ou trois réunions pourraient avoir lieu en janvier. Pour lui « les visées russes sont claires, il s’agit de faire peur à la population civile, en violation du droit international ». « Je ne vois pas comment des négociations pourraient s’ouvrir dans un avenir proche. », a-t-il ajouté.
Israël/Gaza : la France pour un cessez-le-feu durable
Concernant le Proche Orient, M. de Rivière a réaffirmé le droit d’Israël à se défendre, rappelant que « le Hamas cherche à rayer ce pays de la carte du monde ». Il a néanmoins ajouté qu’Israël ne doit pas user de la force de manière disproportionnée et viser les civils. « Le droit de la guerre doit être respecté », a-t-il déclaré, en ajoutant que la protection des civils est fondamentale.
« Les bombardements aveugles doivent cesser », a dit M. de Rivière, ajoutant qu’il n’y a pas « 2 millions de terroristes à Gaza ». « Dans le doute, on ne bombarde pas une école. » Le Représentant permanent a souhaité un cessez-le-feu durable à Gaza, en estimant que les deux résolutions votées par le Conseil pour un accès humanitaire sont loin d’être suffisantes.
« Cette tragédie doit cesser », a-t-il martelé, en ajoutant que le Conseil ne doit pas seulement traiter les symptômes de la crise mais aussi ses causes. « Nous ferons tout pour progresser vers cet objectif. »
Il a précisé que le débat public du Conseil, prévu le 23 janvier, se tiendra au niveau ministériel.
Débats prévus sur le Soudan, la Colombie et Haïti
Alors que le Conseil doit entendre le Procureur de la Cour pénale internationale le 2 janvier sur son action concernant le Soudan, le Représentant permanent n’a pas exclu que le Conseil se réunisse sur la situation dans ce pays. Un nouvel envoyé spécial a été désigné et il pourrait faire rapport devant le Conseil, a-t-il précisé. « Cela reste à décider. » Le Conseil débattra par ailleurs de la Colombie le 11 janvier et de Haïti le 25 janvier, pays dans lequel la situation est « épouvantable ».
Enfin, le Représentant permanent a estimé que les programmes nucléaire et balistique de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) continuent de poser une menace. Depuis, deux, trois ans, le Conseil est divisé, a-t-il reconnu, en précisant que celui-ci devrait se réunir ce mois-ci sur le sujet. M. de Rivière a précisé que l’objectif est de retrouver une forme d’unité parmi les membres permanents. « Je ne suis pas exagérément optimiste. »
Une présidence d’un mois, attribuée par rotation
Chaque mois la présidence du Conseil de sécurité est attribuée à un des Etats membre de cette instance, selon une rotation par ordre alphabétique en anglais des noms des Etats membres. Le Conseil est composé de 15 Etats, dont 5 permanents (Chine, France, Etats Unis, Grande Bretagne, Russie) et 10 élus par l’Assemblée générale pour deux ans. Le Conseil accueille en janvier cinq nouveaux membres non-permanents : Algérie, Guyana, République de Corée, Sierra Leone et Slovénie.
Diversifier les intervenants
Selon la Représentation de la France aux Nations Unies, la France souhaite assurer une diversité des intervenants devant le Conseil, en « en offrant la possibilité à des intervenants d’horizons variés (organisations internationales, société civile, etc.), et notamment des femmes, d’apporter leurs éclairages lors des réunions thématiques du Conseil ». Elle défendra les positions de l’Union européenne, avec l’appui des deux autres pays de l’UE membres du Conseil de sécurité : Malte et la Slovénie. Elle soutiendra le multilinguisme en « veillant au respect de la langue française » durant les travaux du Conseil.
Le français est à la fois l’une des six langues officielles de l’ONU et langue de travail.
L’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe sont les six langues officielles des Nations Unies. L’anglais et le français sont les langues de travail du Secrétariat des Nations Unies et sont utilisées dans les échanges professionnels quotidiens.
En savoir plus : Qu’est ce qu’une résolution du Conseil de sécurité ?