Les océans se dégradent à une vitesse alarmante du fait des changements climatiques et des activités humaines. De l’acidification des eaux à la pollution, les défis qui pèsent sur les océans se multiplient et mettent en danger tant la nature que les humains.
La communauté internationale a donc décidé de se mobiliser pour la protection des océans à travers différents évènements et va se retrouver du 27 juin au 1er juillet 2022 à Lisbonne à l’occasion de la Conférence pour les océans de l’ONU.
De nombreuses ONG réclament un objectif mondial de protection d’au moins 30 % des habitats marins d’ici à 2030, avec un accent mis sur la « protection forte » des écosystèmes, où toute activité préjudiciable à l’environnement serait interdite.
Les océans, recouvrant 70% de la planète, jouent un rôle primordial dans l’existence humaine et de la biodiversité. Ils nous font respirer, manger, ils régulent le climat, abritent 80% de la vie dans le monde et produisent au moins 50% de l’oxygène de la planète.
Le réchauffement de la température des eaux, l’acidification du milieu, la désoxygénation, et l’élévation du niveau de la mer, combinés aux impacts de la surpêche, de la pollution, et de la destruction des habitats, aboutissent à une érosion de la biodiversité marine, menacée avant même d’être même totalement inventoriée.
Les pollutions multiples
Aujourd’hui, le plastique représente 85% des déchets marins, exposant l’ensemble de la vie marine à un risque grave de toxicité, de troubles du comportement, de famine et de suffocation. Entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer, selon le WWF.
Les mégots de cigarettes sont les déchets plastiques les plus courants sur les plages, mettant en danger les écosystèmes marins. Lorsqu’ils sont ingérés, les produits chimiques dangereux qui y sont contenus provoquent une mortalité à long terme chez les organismes marins.
Les microplastiques entrent ensuite dans la chaîne alimentaire et sont associés à de graves impacts sur la santé humaine, qui peuvent inclure des modifications de la génétique, du développement cérébral, des taux de respiration et plus encore.
Une réduction drastique du plastique inutile est cruciale pour résoudre la crise de la pollution mondiale, selon Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
La pollution chimique est également inquiétante. Hydrocarbures et autres substances liquides nocives, engrais et pesticides, mais aussi crèmes solaires et résidus de médicaments, provoquent des anomalies de développement, des pertes de réponse immunitaire et une baisse de la fertilité chez les espèces aquatiques.
La surpêche
La pêche intensive est une menace majeure car elle épuise les ressources et déséquilibre les écosystèmes. Elle continue pourtant d’être fortement subventionnée par les gouvernements.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un tiers des populations de poissons pêchées dans le monde est surexploité.
La surpêche est également source de dégradation des fonds marins, notamment par l’utilisation massive du chalut de fond, un vaste filet tracté par un navire.
Aujourd’hui, seulement 2,8 % de la surface de l’océan est à ce jour véritablement protégée des effets de la pêche.
La dégradation des écosystèmes
Chaque année, les océans absorbent 23% des émissions de CO2 d’origine humaine et capturent 90 % de la chaleur supplémentaire générée par ces émissions.
Du fait du réchauffement climatique et des activités humaines, les températures s’élèvent rapidement et les océans surchargent, à tel point que les eaux s’acidifient, augmentant le nombre de « zones mortes », désertées par la faune qui fuit l’asphyxie.
Selon l’UICN, environ 6 % des poissons évalués sont menacés ou quasi menacés d’extinction, tandis que les tortues marines sont confrontées à la fois à l’érosion des plages, aux perturbations dues aux lumières des villes sur les littoraux, et au braconnage.
Si nous continuons sur cette voie, plus de la moitié des espèces marines du monde pourraient être en voie d’extinction d’ici 2100.
Le réchauffement climatique et les pollutions entraînent la prolifération des virus et bactéries, ainsi qu’une augmentation des algues nuisibles ayant un impact sur la faune aquatique, mais aussi l’humain.
La diversification des activités humaines dans les océans, notamment pour la production d’énergie et l’exploitation minière, pose également de nouveaux défis de conservation de la faune marine.
La construction de digues, le creusement de ports, la multiplication des bassins, la pose de câbles sous-marins et le chalutage impactent directement les mangroves, herbiers marins, marais salants et coraux qui disparaissent à grande vitesse.
L’érosion des zones côtières est aussi un phénomène en accélération. Les prévisions laissent penser que 13 % à 15 % des plages de sable (entre 36 000 km et 40 500 km) subiront une érosion sévère d’ici à 2050, alors que plus de 600 millions de personnes vivent dans des régions côtières à moins de dix mètres au-dessus du niveau de la mer.
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