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Notre alimentation est la première cause de la baisse de la biodiversité

Nos modes de production et de consommation de nourriture sont le premier danger pour la biodiversité. L’agriculture moderne est une menace pour 86% des espèces en voie de disparition, indique un rapport publié ce jour.

Selon ce rapport, produit par « Chatham House », en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et « Compassion in world farming », la baisse de la biodiversité continuera à s’accélérer si nous ne changeons pas nos modes de productions agricoles.

Le taux mondial d’extinction des espèces est aujourd’hui plus élevé que le taux moyen des 10 derniers millions d’années. « La poursuite de la destruction des écosystèmes et des habitats menacera notre capacité à maintenir les populations humaines », indique un communiqué de presse.

Le coût caché de la nourriture à bas prix

« Notre système alimentaire actuel est une épée à double tranchant. Il a été façonné par des décennies de paradigme de la « nourriture moins chère », visant à produire plus de nourriture, rapidement et à moindre coût, sans tenir compte des coûts cachés pour la biodiversité et ses services vitaux – et pour notre propre santé », a déclaré Susan Gardner, directrice de la Division des écosystèmes du PNUE.

Pour elle, « la réforme de notre mode de production et de consommation alimentaire est une priorité urgente – nous devons changer les habitudes alimentaires mondiales, protéger et mettre de côté des terres pour la nature et cultiver d’une manière plus respectueuse de la nature et de la biodiversité ».

Le rapport préconise trois types d’actions. D’abord un changement dans nos habitudes alimentaire vers une baisse de la consommation de viande et plus riche en végétaux. L’agriculture animale a en effet un impact disproportionné de sur la biodiversité, l’utilisation des terres et l’environnement.

Moins de viande, plus de végétaux dans nos assiettes

« L’élevage intensif de milliards d’animaux dans le monde endommage gravement l’environnement, entraînant une perte de biodiversité et produisant des émissions massives de gaz à effet de serre qui accélèrent le réchauffement climatique », indique Jane Goodall, messagère des Nations Unies pour la paix, et directrice de la fondation qui porte son nom.

« Une telle évolution, associée à la réduction du gaspillage alimentaire mondial, réduirait la demande et la pression sur l’environnement et les terres, serait bénéfique pour la santé des populations dans le monde entier et contribuerait à réduire le risque de pandémie », indique le rapport.

Deuxièmement, il faut protéger davantage de terres et les mettre en réserve pour la nature. Les plus grands gains pour la biodiversité se produiront lorsque nous préserverons ou restaurerons des écosystèmes entiers. C’est pourquoi nous devons éviter de convertir des terres à l’agriculture.

Préserver et restaurer les terres agricoles

Les changements dans l’alimentation humaine sont essentiels pour préserver les écosystèmes indigènes existants et restaurer ceux qui ont été supprimés ou dégradés.

« Les plus grandes menaces pour la biodiversité proviennent de l’exploitation des terres motivée par la demande économique de produire des aliments toujours plus riches en calories, mais pauvres sur le plan nutritionnel, à partir de produits de base de moins en moins nombreux et cultivés à l’échelle », a déclaré le professeur Tim Benton, directeur de la recherche sur les risques émergents et directeur du programme sur l’énergie, l’environnement et les ressources à Chatham House.

Troisièmement, nous devons pratiquer une agriculture plus respectueuse de la nature et de la biodiversité, en limitant l’utilisation d’intrants et en remplaçant la monoculture par des pratiques agricoles de polyculture.

Plus d’information

  • Retrouvez le rapport complet ici.
  • Fiche d’information de la Bibliothèque d’UNRIC sur la biodiversité

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