Le 24 juin met à l’honneur les femmes diplomates, qui sont de plus en plus nombreuses. Cependant, aucune n’a jamais accédé à l’une des fonctions les plus hautes et prestigieuses : SG, Secrétaire générale, cheffe des Nations Unies.
Non seulement sur les neuf personnes à la tête de l’Organisation aucune n’a été une femme, mais à peine 4 en 79 ans ont eu l’opportunité de diriger l’Assemblée générale.
Cela pourrait bientôt changer : « Il est grand temps de prendre en compte, lors des prochains processus de sélection et de nomination, le fait regrettable qu’il n’y a jamais eu de femme Secrétaire général », peut-on lire dans le document préparatoire du Sommet de l’avenir qui se tiendra à New York en septembre.
La pression pour une femme SG s’organise
Avec sa campagne « Madame SG », l’Organisation « GWL Voices » (Global women leaders) composée d’anciennes diplomates milite pour que davantage de femmes occupent des postes de haut niveau à l’ONU.
Il est « grand temps de mettre fin à cette tradition », déclare Flavia Bustreo, ancienne sous-directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans une interview accordée à UNRIC.
Parmi les membres du GWL Voices figurent Cristina Gallach, ancienne Secrétaire générale adjointe à la communication de l’ONU, Helen Clark, ancienne directrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Irina Bokova, ancienne directrice de l’UNESCO, et Tarja Halonen, ancienne présidente de la Finlande. Sa directrice exécutive est María Fernanda Espinosa, l’une des quatre seules femmes à avoir été élue présidente de l’Assemblée générale.
Actuellement, les femmes ne représentent que 27% de l’ensemble des représentants permanents aux Nations Unies, ambassadeurs représentant les États membres, selon GLW Voices.
« La présidence de l’Assemblée générale, un poste clé élu chaque année par les États membres, a été occupée par 74 hommes au total et seulement quatre femmes », indique l’enquête menée par GLW Voices.
On y apprend également que dans les 33 organisations multilatérales étudiées, les femmes n’ont occupé des postes de direction que pendant 12% du temps.
Instaurer l’alternance obligatoire, un an sur deux
Flavia Bustreo, membre du GWL, estime que le Sommet de l’avenir sera l’occasion de mettre ces questions au premier plan. « Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à avoir une si faible représentation des femmes dans les systèmes multilatéraux et dans la diplomatie », déclare Mme Bustreo.
« Nous devons faire comprendre aux générations futures que ce n’est pas juste et que nous devons leur permettre de faire mieux. Elles méritent la parité hommes-femmes et l’égalité d’accès aux opportunités dans tous les secteurs, y compris dans les organisations multilatérales », ajoute Mme Bustero.
GWL Voices a lancé une campagne pour l’alternance hommes-femmes aux Nations Unies qui garantirait qu’une année sur deux, à partir de 2025, le président de l’Assemblée générale des Nations Unies soit une femme. Lors de l’Assemblée générale de septembre 2023, la Slovénie, le Botswana et l’Espagne ont soutenu cette idée.