La pandémie de COVID-19 a eu un impact catastrophique sur la détection, le diagnostic et le traitement du cancer en Europe, affirme l’OMS/Europe à la veille de la Journée mondiale contre le cancer.
« La façon dont la pandémie retarde les soins aux personnes atteintes de cancer et crée des retards accumulés dans les services de santé, est une interaction mortelle », estime le Dr Hans Kluge, directeur de l’OMS/Europe
Au début de la pandémie, le diagnostic des tumeurs invasives a chuté de 44 % en Belgique ; en Italie, les dépistages colorectaux ont diminué de 46 % entre 2019 et 2020 ; en Espagne, le nombre de cancers diagnostiqués en 2020 était inférieur de 34 % aux prévisions, selon les données collectées par l’OMS.
Au cours du dernier trimestre de 2021, les soins contre le cancer – dépistage et traitement – ont été perturbés de 5 à 50 % dans tous les pays déclarants.
La situation s’est améliorée depuis le premier trimestre de l’année dernière, où les services ont été perturbés de plus de 50 % dans 44 % des pays, et de 5 à 50 % dans les autres, mais l’effet d’entraînement de cette perturbation se fera sentir pendant des années.
44 % des pays du monde entier ont signalé une augmentation des retards dans les services de dépistage du cancer au cours du second semestre de 2021.
« L‘impact de COVID-19 va en effet bien au-delà de la maladie elle-même. Le cancer touche toutes nos vies, soit directement, soit par ses effets sur la famille et les proches. En Europe et en Asie centrale, une personne sur quatre recevra un diagnostic de cancer au cours de sa vie. Il s’agit de l’une des principales causes de mortalité et de morbidité dans la Région européenne de l’OMS, représentant plus de 20 % de tous les décès » ; a poursuivi le chef de l’OMS/Europe.
La Journée mondiale contre le cancer est l’occasion de rappeler que 30 à 40% des cancers en Europe et en Asie centrale sont évitables.
Les personnels de santé surchargés et épuisés
À l’heure actuelle, 2 ans après l’arrivée du COVID-19, le personnel de santé est surchargé et épuisé – réaffecté pour faire face à l’impact direct du virus.
Mais tout répit que l’immunité généralisée procure grâce à la vaccination et dans le sillage de l’Omicron, moins sévère, ainsi que la saison printanière et estivale à venir, doivent être utilisés immédiatement pour permettre aux travailleurs de la santé de revenir à d’autres fonctions importantes des soins de santé afin de réduire les retards dans les services de soins chroniques.
À l’avenir, le maintien des services de santé essentiels, y compris les services du continuum de soins du cancer – depuis la prévention, la détection précoce, le diagnostic et le traitement jusqu’aux soins palliatifs – doit être une composante de la planification et de l’intervention d’urgence.
Un record de cas de COVID-19 dans la région Europe
« Dans l’état actuel des choses, alors que nous assistons à une recrudescence des cas de COVID-19 en Europe et en Asie centrale, nous sommes toujours à un moment critique » ajouté le Dr Hans Kluge.
La Région européenne a enregistré 12 millions de nouveaux cas au cours de la semaine écoulée. Il s’agit de l’incidence hebdomadaire la plus élevée depuis le début de la pandémie, et elle est largement due à la variante Omicron, hautement transmissible, qui se propage d’Ouest en Est. 30 % de tous les cas de COVID-19 depuis le début de la pandémie ont été signalés cette année seulement.
Nous avons maintenant près de 150 millions de cas de COVID-19 signalés en Europe et en Asie centrale à ce jour.
« Mais je reste optimiste : si nous utilisons les circonstances qui se présentent à nous, nous avons la possibilité de connaître des jours plus stables à l’avenir – un temps où nous pourrons non seulement gérer le COVID-19, mais aussi avoir la capacité de répondre à d’autres priorités sanitaires urgente », a-t-il conclu.