À quelques semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques en France, l’ONU appelle à protéger les sportifs qui dénoncent des atteintes aux droits humains.
« Le monde du sport n’est pas immunisé contre les défis des droits humains, notamment lors de l’organisation de méga événements », a estimé Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits humains dans un discours prononcé lors de la 56ème session du Conseil des droits de l’homme.
Il a notamment cité des actes racistes, sexistes, des violences contre les femmes, ou même la corruption.
Ces grands événements sportifs peuvent également être le lieu de discrimination sur la pratique d’une religion ou ses signes extérieurs, le handicap, la nationalité, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
La parole des sportifs se libère
« De plus en plus d’athlètes prennent la parole, soit parce qu’ils ont été victimes de discrimination, ou pour dénoncer des problèmes ou des injustices systémiques », a indiqué Volker Türk.
Certains actes sont dorénavant condamnés par les organisations sportives telles que la Fédération espagnole de football qui a récemment soutenu Vinicius Jr à la suite d’insultes racistes prononcées par les supporters.
Au-delà d’une prise de parole, les athlètes manifestent leur prise de position par des gestes symboliques. Colin Kaepernick, jour de football américain, a par exemple posé un genou par terre pour dénoncer le racisme déclenchant tout un mouvement de contestation dans le monde sportif.
« Cela requiert un très grand courage et doit être respecté », a ajouté le chef des droits humains.
Pour lui, les sportifs qui prennent ainsi des positions publiques pour défendre l’égalité dans le sport sont en fait « des défenseurs des droits de l’Homme ».
Protéger les athlètes
Prendre la parole, dénoncer des abus n’est pas toujours sans risque. Les sportifs mettent parfois en jeu leur carrière voire leur sécurité.
« La répression de la parole peut aussi émaner des organisations sportives elles-mêmes », a ajouté M. Türk.
« Ces athlètes doivent être soutenus et protégés, de la même manière que nous soutenons tous les défenseurs des droits humains, et en veillant à ce qu’ils disposent de moyens de s’exprimer et de demander réparation, en toute sécurité et sans crainte de représailles », a exhorté le Haut-Commissaire aux droits humains.
L’ONU solidaire
Fin août 2023, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme avait soutenu la joueuse de l’équipe de football espagnole, Jenni Hermoso, embrassée contre son gré par Luis Rubiales, dirigeant de la fédération espagnole de football. L’ONU s’était dite solidaire de « tous ceux qui œuvrent pour mettre fin aux abus et au sexisme dans le sport ».
« Le sport, comme les droits de l’homme, est un langage commun à l’humanité », a rappelé le Haut-Commissaire aux droits humains.
Depuis 1993, l’Assemblée générale de l’ONU adopte une résolution instaurant une « Trêve olympique », demandant à tous les belligérants à travers le monde de faire taire les armes pendant les jeux.
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La Charte des droits de l’homme