L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ne pourra plus remplir sa mission de protection et assistance, après l’adoption par le parlement israélien de deux nouvelles lois. Une décision qui a provoqué de vives réactions.
Le premier texte adopté par la Knesset interdit les activités de l’UNRWA sur le territoire israélien, le second interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA et ses employés, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l’agence.
Pour le chef d’UNRWA, Philippe Lazzarini, cette décision est « scandaleuse ». Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres s’est dit de son côté « profondément préoccupé » par cette décision de la Knesset, le parlement israélien, et a rappelé combien le travail de l’UNRWA était « indispensable ».
« Cette législation intervient après une année de mépris flagrant pour les vies, les locaux et les opérations humanitaires du personnel de l’UNRWA à Gaza, et après d’intenses campagnes diplomatiques du gouvernement israélien visant les donateurs de l’UNRWA par la désinformation afin de saper son financement », a expliqué Philippe Lazzarini dans une lettre au président de l’Assemblée générale.
« L’UNRWA est le principal moyen de fournir une assistance essentielle aux réfugiés de Palestine dans les territoires palestiniens occupés. Il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA », a déclaré le chef de l’ONU dans un communiqué.
Pour le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, la décision du parlement israélien est une décision « intolérable » et aura des « conséquences dévastatrices ».
Une décision sans précédent
Si cette interdiction est mise en œuvre, « c’est un désastre, notamment en raison de l’impact qu’elle aura probablement sur les opérations humanitaires à Gaza et dans plusieurs parties de la Cisjordanie », a également déclaré la porte-parole de l’UNRWA, Juliette Touma.
Plusieurs pays, notamment en Europe, ont réagit à cette annonce en rappelant le rôle essentiel de l’UNRWA. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est dit « gravement préoccupé », tandis que l’Allemagne a « critiqué vivement » cette décision. L’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne, quatre pays ayant reconnu l’État de Palestine, ont « condamné », dans un communiqué commun, ce texte en jugeant « essentiel et irremplaçable » le travail de l’UNRWA.
La France assure UNRWA de son soutien
La France « déplore très vivement l’adoption par le Parlement israélien de deux lois visant à interdire en Israël les activités de UNRWA », selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.
La France estime que la mise en œuvre de ces lois aurait des conséquences très graves sur la situation humanitaire à Gaza, déjà catastrophique, mais également dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés, privant des centaines de milliers de civils d’une aide essentielle en matière d’abris, de soins, d’éducation et d’alimentation.
Un collectif d’une cinquantaine d’ONG a appelé « les dirigeants mondiaux à agir de toute urgence pour protéger l’UNRWA des attaques dangereuses et sans précédent auxquelles elle est confronté de la part du gouvernement israélien ».
L’UNRWA, créée en 1949, a pour mission d’apporter assistance aux réfugiés palestiniens, dans les territoires occupés mais également dans les pays voisins. L’agence intervient notamment dans l’éducation et la santé.
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