Série #SDGActors
Que peut-on faire quand on a 20 ans et envie de changer le monde ? Que l’on se sent isolé, impuissant, ou juste un peu perdu ? Par où commencer pour être acteur du changement ? Dans un guide intelligent et pertinent, Johan Reboul donne des conseils précieux aux jeunes qui veulent s’engager pour la planète.
Tout a commencé pour Johan quand il avait 16 ans. Il aimait les pâtes à tartiner, surtout celles au chocolat et aux noisettes. Un jour, il tombe sur une campagne de Greenpeace qui dénonce la déforestation, liée à la culture de l’huile de palme, et la destruction de l’habitat des Orangs-outans.
Johan aurait pu se contenter de ne plus manger de produits contenant de l’huile de palme. Faire ce « petit geste » pour l’environnement, pour la planète et ses habitants. Non, il décide, du haut de ses 16 ans, de s’attaquer aux industriels. Seul dans sa chambre d’adolescent, il lance alors une pétition sur les réseaux sociaux, via la plateforme Change.org, interpellant directement les grandes marques.
Résultat : plus de 250 000 signatures. Les industriels le contactent. Essaient de le convaincre que leurs pratiques sont vertueuses. « C’était impressionnant pour un jeune de mon âge, c’est beaucoup de pression. J’avais beaucoup lu, j’ai bien travaillé les dossiers. Ils essayaient de me convaincre que leur huile de palme était « durable » mais j’ai tenu bon », raconte-t-il cinq ans après.
Certes, il n’a pas totalement gagné. La culture de l’huile de palme a toujours un impact sur la déforestation. Mais la question est connue du grand public, un marché de la pâte à tartiner et du biscuit sans huile de palme s’est développé. Les consommateurs au moins sont informés et ont le choix.
Mieux consommer c’est déjà s’engager
C’est l’un des pouvoirs dont les citoyens n’usent pas assez, explique Johan : le choix de ce qu’ils achètent et de ce qu’ils refusent d’acheter. « Lorsque l’on est jeune, on pense à tort qu’on n’a pas les moyens de changer les choses, pourtant il y a mille façons d’agir, dont celle d’être un consommateur informé », dit-il.
Johan Reboul, qui a aujourd’hui 21 ans et étudie les Sciences Politiques à Toulouse ne s’est pas arrêté à la question de l’huile de palme. Il s’est informé sur le réchauffement climatique, les océans, la biodiversité, mais aussi la justice sociale, l’égalité des genres.
Dans son « guide du jeune engagé pour la planète » paru au printemps dernier, il aborde les questions de l’alimentation, de l’habitat, de la mode, de la mobilité, de la finance. Par exemple : où placer son argent pour ne pas financer des industries polluantes ? Il présente différentes formes d’engagements, personnels, associatifs, politiques.
Ne pas opposer les générations
Il donne aussi des clés pour répondre aux « haters », ou juste avoir les bons arguments, qui parfois manquent, dans un débat animé. Il aide aussi, de l’expérience qu’il a retirée de ses nombreuses recherches en ligne, à débusquer les fausses informations et les manipulations, celles des mots comme celles des chiffres.
Pour écrire son livre, il s’est entretenu avec des spécialistes et des jeunes qui comme lui se mobilisent pour changer les choses, et leurs témoignages jalonnent le guide.
Il regrette que l’on fasse aujourd’hui peser beaucoup de responsabilité sur les jeunes. « Tout le monde peut s’engager, s’impliquer à son niveau, il ne sert à rien d’opposer les générations », insiste-t-il.
Le secret au fond est simple : s’informer, partager, faire à son rythme, ce que l’on peut, selon son temps et ses moyens, et surtout ne pas culpabiliser.
Présent depuis quelques mois sur les réseaux sociaux, en particulier sur Instagram, il a trouvé son public et son ton : l’humour. Chaque jour, il informe, amuse et rassemble une communauté de plus en plus grande, de jeunes – et moins jeunes – engagés et déterminés à transformer le monde.
En savoir plus
Le livre « Guide du Jeune engagé pour la planète », de Johan Reboul, illustré par Ihab Bourara, est disponible en librairie.
Suivre le jeune engagé sur Instagram.
Et toujours, pour débuter dans un mode de vie plus durable, le guide du paresseux et les 170 actions quotidiennes pour transformer le monde. Plus d’information ici.
L’inclusion d’une organisation dans la série « SDGActors » du Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les points de vue de UNRIC et n’implique pas son approbation.