Expo à Bruxelles : l’art et la science-fiction au service d’un monde meilleur

couverture livre aliens
« Nevada Night », fiction féministe écrite par l'artiste Astrid Vandercamere, imprimée en risographie © Astrid Vandercamere

Série #SDGActors 

La science-fiction peut-elle générer des solutions aux problèmes de notre monde tels que l’inégalité des genres et la crise climatique ? Oui, répond un collectif de 29 artistes, à travers l’exposition Péridion, organisée à Bruxelles ce mois de septembre.   

Dans les anciennes imprimeries Atoma à Forest, le collectif de La Satellite rassemble des artistes de tout horizon afin d’offrir aux spectateurs la possibilité de lire, d’entendre, de voir, et même de goûter à la science-fiction.  

La science-fiction comme idée contre la crise écologique  

Selon Beth Gordon, membre du collectif, la littérature de science-fiction est intrinsèquement liée aux problématiques écologiques. « Dans la science-fiction traditionnelle, l’idée est souvent de partir sur une autre planète parce que la nôtre est détruite. A l’inverse, nous pensons qu’il faut inventer des choses nouvelles pour parvenir à rester vivre sur Terre en réparant ce qu’on a détruit », explique-t-elle. Cette artiste et ses collègues ont choisi comme fil conducteur de leur performance, le fil de polypropylène, utilisé dans l’agriculture intensive et qui, souvent rejeté à la mer, pollue des océans.  

couverture livre en fil de polypropylène
« Fil.le.s de polypropylène bleu », couverture de livre en fil de polypropylène réalisée par le collectif Moilesautresart © Moilesautresart

 

Les amateurs de science-fiction auront l’opportunité de réfléchir aux problématiques contemporaines de la pollution, des déchets ou des atteintes à la biodiversité à travers une exposition qui tire son inspiration de la littérature de science-fiction.  

Dans l’ouvrage Mémoires d’une femme de l’espace, par exemple, l’écrivaine Naomi Mitchison dépeint un personnage principal qui a pour principe de ne pas perturber les écosystèmes et les sociétés qu’elle rencontre.  

Sculpture rose
« Crinoïde », Sculpture en vannerie enduite, laine, corde, cire et métal par Esther Babulik @ Zoé Namêche

 

L’espace de l’exposition se veut interactif. « Être artiste ce n’est pas être gardien de la bonne voie à suivre », nous confient Set Chevallier et Chloé Van Oost. Selon ces deux artistes, l’important, c’est de questionner les schémas de société. C’est pourquoi leur performance invite le spectateur à prendre part et à réfléchir sur lui-même. 

L’égalité des genres dans l’art 

La question des inégalités entre les sexes est également un leitmotiv de l’événement. Le groupe d’artistes femmes et non-binaires a fait le choix de sensibiliser aux inégalités de genres qui persistent et sur la place de la femme dans l’espace public. Ces artistes utilisent la science-fiction pour repenser notre réalité.

A travers le travail de l’artiste Mélina Ghorafi, les spectateurs redécouvriront des statues iconiques de femmes sous un angle nouveau. « Les corps féminins qui sont montrés dans l’espace public, ce sont souvent des figures de femmes utilisées comme allégories ou métaphores, ce sont très rarement des statues qui représentent de vrais personnages historiques » explique Beth Gordon.

 

fiction sur rouleau papier thermique 5 mètres de long
« Les chemins des patelles », proposition littéraire de Marine Forestier, imprimée sur un rouleau de 5m de long en impression thermique © Marine Forestier

Marine Forestier, autre artiste de l’exposition, présentera un fanzine de poésie qui permet de « donner une voix à ce que l’on aimerait voir advenir ».

Aux idées préconçues sur ce qu’est ou devrait être une famille, ou une bonne mère, Astrid Vandercamere, oppose une fiction « qui permet de penser un futur plus accueillant ».  

A travers cette exposition, ces jeunes artistes qui se destinent à devenir artistes à plein temps, souhaitent également valoriser la place des minorités de genre et des femmes dans le milieu de l’art, milieu dans lequel 27,7% des femmes travaillent à temps partiel, contre 17.5% des hommes. « Les femmes sont sur-représentées en études d’art. Mais, par la suite, dans les institutions, dans les financements ou dans les musées elles sont complètement sous-représentées. Pour nous c’est important que ce soit un sujet de l’exposition », conclue Beth Gordon.  

L’exposition Péridion se déroulera du 9 septembre au 1er octobre 2021.   

 

L’inclusion d’une organisation dans la série Benelux « SDGActors » du Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les points de vue de UNRIC et n’implique pas son approbation. 

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