De nombreux dirigeants d’Europe occidentale ont exprimé leur réprobation à la suite du vote de la Knesset, le Parlement israélien, lundi, interdisant en Israël les activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Tour d’horizon :
Union européenne : Israël doit « reconsidérer sa position » sur l’UNRWA
L’UE, par la voix du chef de sa diplomatie, Josep Borrell, a « exhorté les autorités israéliennes à faire en sorte que l’UNRWA puisse poursuivre son travail essentiel dans les régions touchées par la crise, conformément au mandat qui lui a été confié par l’Assemblée générale des Nations Unies. »
« Nous demandons instamment aux autorités israéliennes de reconsidérer leur position, afin d’éviter que les services vitaux de l’UNRWA ne soient perturbés et de garantir à l’UNRWA un accès humanitaire continu et sans entrave aux réfugiés palestiniens pour lesquels il a été mis en place.
L’UE reste déterminée à soutenir l’UNRWA et sa mission, tout en maintenant la neutralité, la responsabilité et le contrôle dans son partenariat ».
Allemagne: l’acheminement de l’aide « impossible »
Le Commissaire aux droits de l’homme du ministère allemand des Affaires étrangères a critiqué les motions de la Knesset et a fait valoir que « cela rendrait impossible l’acheminement de l’aide humanitaire ».
Belgique : « Un précédent désastreux »
Dans un communiqué de presse, le ministère belge des Affaires étrangères a souligné la violation du droit international par Israël : « L’expulsion d’une agence de l’ONU crée un précédent désastreux qui sape profondément le système multilatéral et l’Organisation des Nations Unies elle-même ».
« Tant qu’il n’y aura pas de solution mondiale, juste et durable au conflit et au statut des réfugiés palestiniens, le mandat de l’UNRWA est vital, car il représente la responsabilité de l’ONU à l’égard de la question de la Palestine. La réalisation d’une solution à deux États, où Israël et la Palestine peuvent vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité, est le seul moyen de mettre fin à la violence et aux souffrances intolérables des populations civiles ».
Danemark : « Une décision profondément troublante »
Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Løkke Rasmussen, a déclaré dans un communiqué que la valeur de la Charte des Nations Unies et des institutions qu’elle sous-tend ne doit jamais être oubliée. « Cette décision est profondément troublante pour de nombreuses raisons – avec des impacts potentiels désastreux sur les droits humains de ceux qui dépendent de l’assistance de l’UNRWA ».
France : « Soutien réaffirmé » à l’UNRWA
Le ministère français des Affaires étrangères a déploré « très vivement » dans un communiqué l’adoption de cette législation. « La mise en œuvre de ces lois aurait des conséquences très graves sur la situation humanitaire à Gaza, déjà catastrophique, mais également dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés, privant des centaines de milliers de civils d’une aide essentielle en matière d’abris, de soins, d’éducation et d’alimentation.
Depuis plus de 70 ans, l’UNRWA joue un rôle essentiel et incontournable dans la fourniture des biens et services essentiels aux réfugiés palestiniens en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza, mais aussi dans les pays qui les accueillent, au Liban, en Jordanie et en Syrie. (…)
La France réaffirme son soutien à l’UNRWA, et continuera de veiller à ce que soient mises en œuvre les réformes nécessaires à la neutralité de son action, notamment les recommandations du rapport Colonna, et son soutien à l’ensemble des agences des Nations Unies engagées sur le terrain en appui à la population palestinienne ».
Irlande, Norvège, Slovénie et Espagne : « Un précédent très grave »
Les gouvernements irlandais, norvégien, slovène et espagnol ont publié une déclaration commune qui condamne également le vote de la Knesset.
« L’UNRWA est mandaté par l’Assemblée générale des Nations unies. Le travail de l’Agence est essentiel et irremplaçable pour des millions de réfugiés palestiniens dans la région, et en particulier dans le contexte actuel à Gaza. La législation approuvée par la Knesset crée un précédent très grave pour le travail des Nations Unies et pour toutes les organisations du système multilatéral.
L’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne continueront à travailler avec les pays donateurs et les pays d’accueil pour assurer la viabilité du travail de l’UNRWA et son rôle humanitaire ».
Luxembourg : un soutien à l’UNRWA qui va se poursuivre
Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Xavier Bettel, a déploré lors d’un voyage à Chypre la décision israélienne : « Sans l’UNRWA, il n’y a pas d’éducation, pas de santé, pas de nourriture. (…) Nous allons continuer de soutenir cette organisation parce qu’il n’y a pas d’alternative ».
Portugal : « L’action à Gaza et en Cisjordanie irréalisable »
Le gouvernement portugais a condamné la législation, soulignant que « les services essentiels d’aide humanitaire de l’UNRWA sont menacés ». Sur le réseau social X, le ministère des Affaires étrangères a expliqué que « le Portugal condamne l’approbation d’une loi par la Knesset [Parlement israélien] qui révoque les privilèges et immunités de l’UNRWA, rendant l’action à Gaza et en Cisjordanie irréalisable ».
Royaume-Uni : « Mise en péril » de l’aide humanitaire internationale à Gaza
Le Premier ministre Keir Starmer a déclaré dans un communiqué que le Royaume-Uni était gravement préoccupé par les projets de loi sur l’UNRWA adoptés par la Knesset.
« Cette législation risque de rendre impossible le travail essentiel de l’UNRWA pour les Palestiniens, mettant en péril l’ensemble de la réponse humanitaire internationale à Gaza et la fourniture de services essentiels de santé et d’éducation en Cisjordanie (…).
Seule l’UNRWA peut fournir une aide humanitaire à l’échelle et au rythme nécessaires. Nous demandons instamment aux législateurs israéliens de veiller à ce que l’UNRWA puisse continuer à fournir son travail essentiel ».
Suède : « Une catastrophe humaine »
La ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, a qualifié cette décision de « catastrophe humaine ».
« De nombreux éléments indiquent qu’il sera encore plus difficile d’acheminer l’aide humanitaire à Gaza », a-t-elle déclaré à la télévision suédoise. « Au sein de l’UE, nous devons soulever cette question afin d’exercer une influence ».
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