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COVID-19 : « Nous sommes toujours dans l’œil du cyclone » (OMS Europe)

Les nuages noirs de la pandémie de COVID-19 continuent de peser lourdement sur l’Europe, a averti jeudi 16 avril le directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Europe, le Dr Hans Kluge.

Le nombre de cas dans la région, qui s’étend sur 53 pays, continue d’augmenter. Au cours des dix derniers jours, le nombre de cas signalés en Europe a presque doublé pour atteindre près d’un million et plus de 84 000 personnes ont perdu la vie à cause du virus, a détaillé le Dr Kluge lors d’une conférence de presse virtuelle. La moitié des cas déclarés dans le monde se trouvent dans la zone Europe.

« Nous restons dans l’œil du cyclone… Maintenant plus que jamais, j’appelle à la solidarité entre les pays. Il est temps d’agir et de faire preuve d’un leadership à la fois réactif et responsable pour nous guider à travers cette tempête », a déclaré M. Kluge, ajoutant que les prochaines semaines seront cruciales pour l’Europe.

Parmi les dix pays de la région où le nombre de cas est le plus élevé, des signes positifs viennent ces dernières semaines d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, de France et de Suisse. Mais ces développements positifs ont été tempérés par le maintien ou l’augmentation du nombre de cas dans d’autres pays, comme au Royaume-Uni.

Ne pas baisser la garde

« Le COVID-19 est impitoyable et a montré sa capacité à submerger rapidement même le plus fort de nos systèmes de santé en Europe…. Il est impératif de ne pas baisser la garde », a déclaré M. Kluge.

L’OMS appelle les gouvernements et les autorités sanitaires à envisager une transition sécurisée par une évolution progressive des mesures. Avant d’alléger les mesures prises il faut plusieurs conditions :

  1. Etablissement de preuves montrant que la transmission du COVID-19 est contrôlée ;
  2. Assurance des capacités de la santé publique et des systèmes de santé, y compris les hôpitaux, pour identifier, isoler, tester, tracer les contacts et les mises en quarantaine ;
  3. Minimiser les risques dans les milieux très vulnérables, notamment dans les maisons de retraite, les établissements de santé mentale et pour les personnes résidant dans des lieux très fréquentés ;
  4. Mise en place de mesures préventives sur le lieu de travail, avec mise à distance physique, installations pour le lavage des mains et d’instructions claires sur les gestes barrières ;
  5. Gestion des risques d’importation de cas ;
  6. Les communautés ont une voix et sont engagées dans la transition.

Kluge a invité les pays à réfléchir avant d’assouplir les restrictions s’ils ne peuvent pas garantir les critères ci-dessus.

« Lorsque nous envisageons la transition, nous devons reconnaître qu’il n’y a pas de gains rapides. La complexité et l’incertitude nous attendent. Il n’y a pas de voie rapide pour revenir à la normale », a-t-il déclaré.

Kluge a également rendu hommage au soutien apporté à l’OMS dans le monde entier après l’annonce par les États-Unis de la suspension du financement de l’agence sanitaire des Nations Unies.

« Nous avons été submergés par le soutien des pays européens et des populations d’Europe et du monde entier à la mission de l’OMS. Certains engagements (financiers) ont été pris, mais pour l’instant, nous sommes en pleine crise, et nous nous concentrons donc sur le sauvetage de vies », a-t-il conclu.

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