21 avril 2020 est la Journée mondiale de la créativité et de l’innovation. La créativité et l’innovation sont encore plus importantes que jamais, car la disponibilité de matériel médical est une préoccupation majeure pendant la pandémie du COVID-19. Des masques, blouses, respirateurs, ou solutions hydro-alcooliques manquent dans de nombreux pays.
Selon des chiffres récents, la Belgique a commandé 17 millions de masques chirurgicaux supplémentaires. Cela porte le nombre total de masques chirurgicaux commandés à plus de 130 millions, dont 27 millions ont été livrés. Plus de 14 millions de ces masques ont déjà été distribués, a annoncé le ministre Philippe De Backer vendredi soir dans le journal De Standaard.
Mais cela reste insuffisant et les solutions hydro-alcooliques sont également très demandées. Diverses maisons de retraite ont déjà fait appel à l’armée ou à Médecins Sans Frontières.
De la prison à l’opéra
La créativité et l’innovation viennent pallier, au moins partiellement, à ces pénuries. Bien que les masques chirurgicaux restent réservés au personnel médical et infirmier, les initiatives en faveur des masques faits maison se multiplient dans divers secteurs.
Au tout début de la crise, le système pénitentiaire a compris qu’il serait très difficile de s’en sortir sans masques. Suite à un appel à des machines à coudre professionnelles, les détenus en Belgique ont déjà fabriqué plus de 27 000 masques. 17 500 d’entre eux étaient destinés aux prisons elles-mêmes. Le reste a été donné aux travailleurs humanitaires et personnel de santé. « Malgré les mesures drastiques, nous constatons que la grande majorité se résigne à la situation sans se plaindre parce qu’elle réalise la gravité de la situation et veut apporter une contribution positive », déclare la porte-parole de l’administration pénitentiaire, Kathleen Van de Vijver au journal de Standaard.
Les couturières et couturiers de l’atelier de La Monnaie, opéra bruxellois, qui se trouvent sans travail, ont cousu de leur domicile en deux semaines près de 1600 masques à l’intention du personnel de santé.
Le secteur privé se mobilise
L’hôpital Erasmus de Bruxelles modifie les masques de plongée de la marque d’articles de sport Decathlon pour les brancher sur des respirateurs afin de soigner les patients ayant besoin d’une assistance respiratoire modérée.
Le géant de la bière AB InBev a produit 50 000 litres de désinfectant et 26 000 flacons de gel antibactérien à partir de l’alcool résiduel provenant de bières sans alcool, pour remercier « les prestataires de soins qui luttent sans relâche contre COVID-19 pour leur travail formidable », selon leur communiqué de presse de début avril.
Ce mois, le Microsoft Innovation Center Belgium a organisé un « Stay The F**** At Home Hackathon » en ligne. Les participants pouvaient choisir de développer des outils pour optimiser le télétravail, le travail du personnel médical sur le terrain, ou des applications facilitant par exemple les achats. L’objectif est bien sûr qu’à moyen terme, les outils développés voient le jour.
Universités et étudiants prennent leurs responsabilités
Depuis le début de l’épidémie, plusieurs partenariats ont été conclus pour faire face à la pénurie de respirateurs : l’Université de Gand avec le fournisseur d’énergie Engie, l’Université de Bruxelles VUB avec Audi Bruxelles et l’UCLouvain avec plusieurs entreprises wallonnes. Leurs respirateurs sont maintenant prêts à l’emploi et les trois porteurs de projets espèrent une dérogation temporaire pour raccourcir la procédure d’homologation.
Au début de la crise, la VUB a également lancé un test en ligne, www.coronavirustest.be où les citoyens peuvent évaluer leur risque d’infection sur la base d’un certain nombre de simples questions.
L’institution Thomas More Hogeschool de Malines offre des cours de soins intensifs pour les infirmiers par le biais de modules en ligne et de formations sur place. « Les hôpitaux disposent des connaissances et de l’expertise, mais en raison de la crise, ils n’ont pas le temps de former les gens ». Plusieurs hôpitaux ont déjà fait appel à leur offre.
Nous voulons être prêts !
Entre-temps, trois étudiants Alexis, Martin et Clément de l’Ecole polytechnique de Louvain (EPL), de l’Université de Mons et la Haute Ecole Louvain en Hainaut, ont lancé une plateforme pour concevoir des objets médicaux en 3D.
Les hôpitaux peuvent introduire une demande via le site internet, en remplissant un maximum de détails sur la pièce manquante. Un groupe de spécialistes sera ensuite formé pour la concevoir. « Nous lançons notre plateforme à titre préventif, » explique Martin Adam, l’un des trois étudiants. « Vu le contexte, la situation pourrait rapidement se compliquer et nous voulons être prêts ! »
L’inclusion d’une organisation dans la série « SDG Actors » du Benelux ne reflète pas le point de vue ni ne représente une validation de la part de UNRIC.