Malgré les risques liés à leur âge en temps de pandémie de Covid-19, Maggy, 68 ans, infirmière et bénévole en dentisterie au Luxembourg, et ses collègues Adrienne, 68 ans, et Monique, 63 ans, se sont engagées dans des actions de solidarité. Toutes trois retraitées, elles sont bénévoles pour l’organisation non-gouvernementale Médecins du Monde Luxembourg, qui aide les personnes n’ayant pas accès au système de santé national.
« Médecins du Monde me permet de donner à des personnes en difficultés des soins que je sais faire, de mon temps et un peu d’humanité », raconte Maggy à UNRIC.
Aider les oubliés du système de santé
Des personnes sans-abri, des résidents sans couverture maladie, des migrants en situation irrégulière et des travailleurs du sexe sont parmi ceux qui reçoivent des soins médicaux de la part de l’ONG. En effet, ces populations sont particulièrement vulnérables face à la pandémie de Covid-19.
Les bénévoles ont alors redoublé d’efforts pour assurer une prise en charge en toute sécurité, protocoles sanitaires adaptés à l’appui. Règles d’hygiène et de protection renforcées, temps de consultation réduit au minimum pour aider un maximum de personnes, tout a été fait pour maintenir l’offre de soins dans un quotidien chamboulé par la pandémie.
Ces aménagements ont pour conséquence « qu’il reste moins de temps pour être à l’écoute comme ce fut le cas avant », regrette Monique, infirmière bénévole. Pour pallier ce manque, les équipes de Médecins du Monde ont mis en place des possibilités supplémentaires pour encadrer au mieux les patients, telles que la création d’une nouvelle équipe médicale qui s’occupe spécialement des personnes atteintes de maladies chroniques.
Dans le cabinet dentaire de Maggy, les patients sont maintenant revenus « avec prudence et frilosité (…) Seule la douleur les motive à venir consulter ».
Adrienne, infirmière de formation, assure l’accueil lors des consultations médicales. Souvent le premier point de contact avec le patient, elle doit le mettre en confiance. Or, l’échange est devenu plus compliqué avec le port du masque, la distanciation physique et le fait que « les personnes sont de plus en plus renfermées ». La période d’hiver est exceptionnellement difficile pour ses patients. « Nous attendons avec impatience le retour à la normale surtout pour les sans-abris qui ne savent plus trop où se réfugier particulièrement par ce temps d’hiver. La salle d’attente est maintenant dehors ! » explique-t-elle.
Donner de son temps
Une fois à la retraite, ces trois femmes ont voulu mettre leurs compétences et leur temps libre au service des autres.
« Ce temps, je voulais le mettre à disposition des gens vulnérables. Je voulais aider les oubliés du système de santé », déclare Adrienne. « J’ai ressenti le besoin de me rendre utile », affirme Monique, qui témoigne avoir aidé des gens « humbles, gentils, drôles, en souffrance, parfois désespérés, toujours respectueux ».
« Le sentiment d’avoir été utile reste quand vous supprimez la douleur et rendez le sourire au patient. Là, vous lui rendez sa dignité », souligne Maggy, qui a été bénévole depuis six ans.
Humilité et gratitude sont les leçons de vie tirées de cette expérience pour Monique. Et pour Adrienne, un rappel que la précarité peut arriver à tout moment, à tout un chacun.
« Il ne faut surtout pas juger la personne en face de vous, mais lui tendre la main. Le bénévolat, c’est donnant-donnant ! » conclut la bénévole au grand cœur.
Ne laisser personne derrière
A l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle ce 12 décembre, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres souligne que tous les pays doivent disposer de systèmes de santé solides pour l’ensemble de la population.
« Les urgences sanitaires ont un impact disproportionné sur les populations marginalisées et vulnérables. A mesure que les nouveaux vaccins, tests de dépistage et traitements de la Covid-19 deviennent disponibles, ils doivent atteindre tous ceux et celles qui en ont besoin. La pandémie de cette année nous a montré que personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas », conclut-il.
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