Avec la fin du confinement en Europe, « Restez à distance » a succédé au « Restez chez vous ». Pour faciliter la distanciation physique, les principales villes des Pays Bas ont été cartographiées, mettant en avant les trajets et lieux où il est facile de respecter les consignes pour éviter la propagation du COVID-19.
« Chez Google Maps, les gens sont intéressés par la route la plus courte, mais dans notre cas, nous voulons aller du point A au point B de la façon la plus sécurisée, » explique Achilleas Psyllidis, chercheur principal du projet, interviewé par UNRIC.
Ces cartes routières ont été mises au point par l’Université technologique de Delft (TU) en collaboration avec l’Amsterdam Institute for Advanced Metropolitan Solutions (AMS Institute) et sont disponibles pour huit villes néerlandaises : Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Delft, Utrecht, Eindhoven, Groningen et Den Bosch.
Elles sont consultables en ligne sur un « The Social Distancing Dashboard ». Ces cartes dynamiques indiquent, à l’aide de différentes couleurs, dans quelle mesure il est possible pour les piétons et les cyclistes de garder une distance d’un mètre et demi.
Par exemple, les trottoirs sont divisés en quatre catégories différentes, en tenant compte de l’espace disponible pour garder sa distance avec d’autres usagers de la route. Les zones piétonnes et les points de transport public sont également intégrés au tableau de bord, car ils sont souvent fréquentés. L’Université compte également ajouter aux cartes des lieux qui attirent beaucoup de monde, comme les supermarchés et les centres commerciaux.
Aider les villes à s’adapter
Les décideurs politiques d’Amsterdam utilisent déjà le tableau de bord pour des interventions locales. Dans certaines rues, par exemple, les voitures peuvent être interdites afin de permettre aux piétons et cyclistes de suivre plus facilement les directives de distanciation physique.
« Le tableau de bord permet de voir où se trouvent les goulets d’étranglement dans la ville, » explique Daniel Nagel, conseiller de campagne auprès de la ville d’Amsterdam. « La visualisation intégrale de l’espace pour les piétons donne un bon aperçu des rues où il peut être difficile de garder une distance d’un mètre et demi. Amsterdam peut anticiper en prenant des mesures qui réduisent les chances de propagation du virus dans ces endroits. »
Un ensemble de mesures a été adopté à Amsterdam pour garantir la distanciation physique : des panneaux et banderoles, des marquages au sol dans les rues, comme des bandes, points et cercles d’attente, des systèmes de surveillance de lieux fréquentés, une limitation des visiteurs de parcs etc.
« Les réseaux sociaux sont également utilisés, ainsi qu’un véhicule qui diffuse des messages en 12 langues, pour encourager les gens à maintenir la distanciation physique » explique Daniel Nagel.
Des cartes pour l’Europe
L’Université technologique de Delft ne discute pas seulement l’application des cartes routières avec d’autres villes aux Pays-Bas, comme Rotterdam et Den Bosch, l’université a également des plans pour développer des cartes d’autres villes de l’Union européenne, comme Athènes et Paris.
Le tableau de bord sera adapté aux directives de chaque pays. Aux Pays-Bas, par exemple, il y a une distance obligatoire d’un mètre et demi, mais dans d’autres pays comme la France, ce n’est qu’un mètre, alors qu’en Grèce, c’est deux mètres.
Villes et communautés durables
La planification spatiale et les espaces publics dans les villes jouent un rôle important dans le développement durable. L’Objectif de développement durable (ODD) 11 « villes et communautés durables » souligne l’importance d’un accès égal et inclusif aux espaces publics. Les espaces publics accessibles assurent la participation de différentes populations à la société et contribuent à la sécurité des villes et de leurs habitants.
Retrouvez plus d’informations sur le coronavirus sur les sites d’UNRIC et de l’ONU et sur la distanciation physique sur le site de l’OMS.