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Congrès UICN : quels engagements pour la biodiversité et le climat ?

Le Congrès mondial pour la nature s’est déroulé du 3 au 11 septembre à Marseille, sous la direction de lUnion internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les Nations Unies ont participé aux discussions, aux côtés des 1400 membres de l’UICN rassemblant États, organisations gouvernementales, ONG, agences économiques, entreprises et experts scientifiques pour des engagements forts. 

« Les décisions prises ici à Marseille vont orienter l’action contre les crises de la biodiversité et du climat pour la décennie à venir, qui sera cruciale. Collectivement, les Membres de l’UICN envoient un message puissant à Kunming (COP15[1]) et à Glasgow (COP26[2]) : l’heure du changement fondamental, c’est maintenant », a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN.

Le manifeste de Marseille a été adopté à l’issue du Congrès. Il appelle à une « réforme systémique urgente » pour résoudre conjointement l’ensemble des crises actuelles que sont la pandémie de COVID19, l’érosion de la biodiversité et le dérèglement climatique.

Au total, les membres de l’UICN ont adopté 148 résolutions et recommandations.

MIEUX PROTÉGER LA PLANÈTE

L’UICN a présenté son nouveau « statut vert des espèces » destiné à mesurer la régénération des espèces et connaître l’impact des programmes de conservation. Celui-ci est complémentaire à la « liste rouge des espèces en danger », dont l’actualisation montre que 30% des espèces étudiées sont menacées.

L’Union a présenté une nouvelle « liste verte des aires protégées et conservées ». Elle compte au total 59 sites à travers plus de 50 pays et se base sur 17 critères.

Elle a ensuite dévoilé un projet de certification collaboratif pour 2022, en vue de garantir que les changements entraînés par les Solutions fondées sur la Nature (SfN) seront véritablement durables.

L’UICN a également annoncé le création d’une Commission sur la crise climatique, pour compléter les six Commissions existantes de l’Union.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l’UICN ont établi un partenariat pour amplifier et accélérer les initiatives Net-Zero, en vue de la neutralité carbone dans le monde.

L’UICN s’est engagée à appuyer et mettre en œuvre le premier Plan d’action mondial autochtone pour la gouvernance des terres, territoires, eaux, mers côtières et ressources naturelles autochtones, guidé par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones (DNUDPA).

DES ENGAGEMENTS AMBITIEUX

Les membres de l’UICN se sont principalement engagés à soutenir, en vue de la COP, l’objectif de protéger et de conserver de manière efficace et équitable au moins 30 % des terres et des mers d’ici à 2030.

Ceux-ci ont adopté une motion pour « renforcer la protection des mammifères marins par la coopération régionale », comme suggéré par Plan Bleu (centre d’expertise piloté par l’ONU) dans le bassin méditerranéen.

Ils ont également approuvé à l’unanimité la motion visant à protéger 80 % de l’Amazonie d’ici à 2025, à la demande des organisations des peuples indigènes, nouveaux membres de plein droit.

Les forêts primaires et matures d’Europe devront être protégées de façon stricte, la déforestation importée devra être limitée et les impacts de l’industrie minière devront être réduits.

Les membres se sont aussi engagés à soutenir la généralisation des pratiques agricoles durables comme les systèmes agroalimentaires verts et climato-résilients suggérés par la FAO.

LES ENGAGEMENTS DE LA FRANCE 

La France, pays hôte, s’est engagée à :

  • Parvenir à 30 % d’aires protégées au niveau national d’ici 2022, et protéger fortement 5 % de ses aires maritimes méditerranéennes d’ici 2027, soit une augmentation de 25 fois par rapport à aujourd’hui ;
  • Participer aux efforts visant à faire avancer l’action internationale de protection des océans en organisant avec l’ONU un Sommet sur les océans ;
  • Accélérer la lutte contre la déforestation importée et protéger les forêts avec l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales humides ;
  • Promouvoir un traité sur la pollution par les matières plastiques;
  • Intégrer les risques financiers liés à la perte de biodiversité à l’analyse économique et financière et renforcer les investissements favorables à la biodiversité.

 

Infographie sur l’état de la biodiversité dans le monde, des engagements mondiaux sont nécessaires

[1] Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, 11 octobre, Kunming, Chine

[2] Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, 1 novembre, Glasgow Ecosse

 

Les Visages de l'ONU

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