Pour certaines femmes, rester à la maison dans cette période de confinement peut tourner au drame. Les violences conjugales sont en forte augmentation en France, jusqu’à plus 36% à Paris. L’UNICEF attire également l’attention sur les maltraitances sur les enfants qui pourraient s’amplifier.
Partout où des mesures de confinement ont été prises, « il est très probable que les taux de violence domestique généralisée vont augmenter, comme le suggèrent déjà les premiers rapports de la police et des lignes d’assistance téléphonique. Pour trop de femmes et d’enfants, le foyer peut être un lieu de peur et de maltraitance », a averti vendredi la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les violences faites aux femmes, Dubravka Simonovic.
En France, chaque année, environ 220 000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Ces chiffres sont en forte augmentation depuis une semaine (autour de 32% en France).
L’UNICEF France a également alerté cette semaine sur le fait que le confinement pouvait déclencher ou augmenter les violences faites aux enfants ou celles dont-ils sont témoins. L’UNICEF a appelé à la mobilisation accrue de tous et a rappelé le numéro d’urgence gratuit (119).
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a fait de cette question une priorité. Il a conseillé aux femmes en détresse de signaler les cas de violences aux pharmaciens qui appelleront alors la police. Si la victime est accompagnée de son conjoint, il recommande d’utiliser un code, comme « masque 19 », une technique utilisée notamment en Espagne.
La plateforme « Arrêtons les violences » reste fonctionnelle, un numéro de secours, gratuit, le 3919 est à disposition.
La ville de Paris a annoncé le cofinancement de places supplémentaires en centre d’hébergement qui seront réservées aux auteurs de violences afin d’éloigner les conjoints ou pères violents du domicile familial.
ONU Femmes, qui a publié des recommandations aux gouvernements pour protéger les femmes des conséquences de la pandémie, demande notamment que « les lignes d’assistance téléphonique et les services pour toutes les victimes de violence domestique soient considérés comme des « services essentiels » et soient maintenus ouverts, et veiller à ce que les forces de l’ordre soient sensibilisées à la nécessité de réagir vite aux appels des victimes ».