Depuis deux ans l’association guadeloupéenne Clean my island organise des opérations de ramassage de déchets d’envergure. Elle utilise aujourd’hui son réseau et sa notoriété pour faire plus que du nettoyage.
Tout a commencé en juin 2019 par une opération de ramassage de déchets signalés par une habitante de la commune de Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe. C’est ainsi qu’une équipe de 7 inconnus s’est retrouvée à nettoyer une plage et qu’est née l’initiative Clean my island.
Un mouvement citoyen pour ramasser les déchets
Clean my island se vit comme un « mouvement populaire », c’est ainsi que le décrit son président Maxime Gautier. Il s’agit d’un « mouvement utile et même vital » dit-il.
L’idée est pourtant assez simple au départ : réunir un maximum de personnes pour ramasser les déchets qui jonchent les sites naturels de la Guadeloupe.
Grâce à leur dévouement et leur usage habile des réseaux sociaux, l’association se fait rapidement connaitre et fédère toujours davantage de monde. Aujourd’hui, Clean my island, forte de ses 720
adhérents, a déjà organisé 21 éditions de ramassage se spécialisant dans les « gros chantiers ».
En effet, étant donné que l’association réussit à attirer un large public, le collectif se focalise sur les sites importants, se partageant la tâche en bonne intelligence avec les autres initiatives citoyennes de nettoyage de l’île. Il s’agit donc de repérer et nettoyer « les zones en pleine nature cachées, du bord de falaise aux zones sous-marines de la mangrove, que les autres services ne vont pas aller traiter ».
Une difficile gestion des déchets en Guadeloupe
Si des associations de ramassage de déchets se multiplient à travers le monde, la Guadeloupe fait face à des défis singuliers.
La Guadeloupe manque en effet d’infrastructures nécessaires pour gérer tous les déchets produits par la population. « On n’a pas ce qu’il faut pour traiter de la bonne manière la diversité de déchets que nous avons. C’est pour cela qu’ils finissent enfouis », explique Maxime.
A cela s’ajoute une filière de recyclage qui n’est pas assez développée, « la plupart des déchets recyclés repartent en France métropolitaine. »
Et comme partout ailleurs, la Guadeloupe fait face à un phénomène de surconsommation dit Maxime, « à l’heure où il faut produire moins de déchets, nous consommons toujours davantage ».
A ces habitudes de consommation toujours plus productrice d’ordures s’ajoute une touche d’incivisme : la Guadeloupe, pourtant reconnue pour sa biodiversité unique, voit se multiplier des décharges sauvages en pleine nature aux rejets souvent toxiques et dangereux.
Sensibiliser pour changer les comportements
Face à ces réalités, le constat est vite posé. Pour Clean my island il s’agit, grâce à la notoriété acquise de sensibiliser pour bouger les choses, car selon Maxime Gautier, « traiter la conséquence du problème ne va rien régler ».
C’est ainsi que depuis le début de l’année Clean my island intervient dans les établissements scolaires afin « d’agir à la source et d’éduquer les générations futures » pour les conduire à devenir des adultes plus respectueux de l’environnement.
Lors de ces ateliers, les membres ont jusqu’à maintenant sensibilisé près de 500 jeunes dans une vingtaine d’établissements aux cycles de vie des déchets, à la consommation locale ou à des thématiques telles que le développement durable ou le réchauffement climatique.
Une initiative qui s’étend au monde de l’entreprise. L’association met à leur service un rôle de conseil mais aussi de formation. Elle propose donc des initiations au zéro déchet, au recyclage mais aussi au numérique responsable pour des entreprises plus vertes.
Nettoyer aussi ses données numériques
En effet, pour Clean my island le nettoyage ne se limite pas aux sites naturels. Il faut aussi veiller à son impact au niveau de la pollution numérique.
L’association propose tous les mois des ateliers pour sensibiliser le grand public aux questions environnementales liées au numérique, de la fabrication des appareils et l’usage des réseaux sociaux.
C’est l’occasion de donner des infos clés sur comment avoir une utilisation raisonnée d’internet comme :
- Privilégier les SMS aux messageries instantanées ;
- Couper sa caméra lors d’une réunion sur Zoom quand c’est possible ;
- Garder son téléphone au moins 5 ans pour amortir son impact environnemental ;
- Vider sa boite email régulièrement ;
- Supprimer les fichiers inutiles sur son cloud.
L’inclusion d’une organisation dans la série « SDGActors » du Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les points de vue de UNRIC et n’implique pas son approbation.