Série #SDGActor. Plus de la moitié des mangues en Europe sont importées ou transitent par les Pays-Bas, mais de nombreuses mangues, impropres à la vente, sont jetées. Depuis 2015, deux jeunes Néerlandais, Hugo de Boon et Koen Meerkerk, ont trouvé une solution pour lutter contre ce gaspillage alimentaire : le cuir de fruit à base de mangue.
À l’occasion du mois de novembre, mois consacré à l’action climatique, UNRIC a interviewé les deux fondateurs de « Cuir de fruits » (Fruitleather).
Un produit à fort potentiel
L’idée est née par hasard lorsque Hugo et Koen ont dû faire un travail pour l’académie d’art où ils étudiaient. Ils ont choisi de transformer les déchets de fruits du marché de Rotterdam en un pigment naturel. « Après l’extraction des pigments, nous avons laissé par hasard un peu de pulpe sur le rebord de fenêtre et elle s’est transformée en un matériau dur (…) ayant le potentiel de créer un produit aux propriétés semblables à celles du cuir », explique M. de Boon.
Les Pays-Bas sont le deuxième plus grand importateur de mangues au monde, avec Rotterdam comme port de transit. Fruitleather a donc à sa disposition une grande quantité de matière première. Chaque semaine, l’organisation collecte environ 1000 kilos de mangues pour les transformer en cuir.
Lutter de manière créative contre le gaspillage alimentaire
« Il y a des pénuries alimentaires un peu partout dans le monde, tandis que les gens habitant des pays comme les Pays-Bas rejettent la nourriture sur la base de leur esthétique. Nous essayons de montrer aux gens que tout peut encore avoir de la valeur, pour autant qu’on en fasse quelque chose », explique M. de Boon.
Le cuir produit par Fruitleather peut être utilisé pour fabriquer des chaussures, des sacs à main, ainsi que d’autres accessoires.
Outre la réduction des déchets alimentaires, Hugo et Koen s’intéressent également aux autres avantages environnementaux de leur produit : moins de pollution et moins d’émissions de gaz à effet de serre. En effet, la production traditionnelle du cuir utilise des produits chimiques pouvant être toxiques pour l’homme et l’environnement. De plus, l’élevage consomme énormément d’eau et génère des émission de méthane, un gaz à effet de serre.
Utiliser plus de fruits, laisser moins de déchets
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 14 % des aliments produits dans le monde sont perdus entre la récolte et la vente au détail, tandis qu’on estime que 17 % de la production alimentaire mondiale totale est gaspillée.
« Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, à l’avenir nous espérons collecter des tonnes de déchets de fruits quotidiennement », déclare M. de Boon, qui souhaite également transformer d’autres types de fruits en un produit durable.
Les deux jeunes Néerlandais ne veulent pas seulement faire la différence aux Pays-Bas. « L’objectif est de développer nos activités et de travailler directement dans les pays producteurs de mangues pour avoir un impact encore plus important », conclut M. de Boon.
L’inclusion d’une organisation dans la série Benelux « SDG-Acteurs » du Centre régional d’information des Nations Unies (UNRIC) ne reflète en aucun cas les points de vue de UNRIC et n’implique pas son approbation.
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